3. Une filière « soupes » à l’équilibre 3. Une filière « soupes » à l’équilibre
La fabrication de soupes « Bon et Bien », à Templeuve (Nord), aide à la réinsertion de chômeurs de longue durée tout en valorisant des écarts de tri.
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Depuis un an et demi, dans les locaux du magasin Leclerc de Templeuve, au sud de Lille, sept salariés, auparavant chômeurs de longue durée, transforment des écarts de tri de pommes de terre et de légumes en soupes. Les légumes sont fournis par des agriculteurs locaux et les soupes commercialisées dans les magasins Leclerc de la région. « La SAS Bon et Bien, créée en janvier 2015, fonctionne comme toutes les entreprises, avec des salariés payés au Smic et des charges sociales normales, explique Michael Mottet, directeur de la SAS. Les écarts de tri de légumes sont payés aux agriculteurs au prix du marché pour ce type de produits. Dès le premier exercice, le chiffre d’affaires a atteint 210 000 € et nos résultats étaient à l’équilibre. »
« Tout a commencé lors d’une rencontre entre Thomas Pocher, propriétaire du Leclerc de Templeuve, et Jean Bernou, président de McCain Europe, souligne Bertrand Achte, président du Gappi, le groupement de producteurs livrant les usines McCain en France. Les agriculteurs se sont très vite joints au projet, de même que la société de recrutement Randstad et les Banques alimentaires. » Ensemble, les partenaires ont créé une véritable filière. « L’objectif est double : lutter contre le gaspillage alimentaire et remettre le pied à l’étrier à des personnes qui ont des difficultés à trouver du travail, indique Thomas Pocher. Pour que le système fonctionne dans la durée, il doit être rentable. » Lors de la constitution de Bon et Bien, trois sociétés privées - Thomas Pocher, McCain et Randstad - ont apporté 100 000 € chacune, soit 300 000 € sous la forme d’un prêt à taux zéro.
En contrat pour douze mois
« Les salariés sont en contrat de qualification pour douze mois dans l’entreprise. La formation, organisée par l’Ifria (1) et l’IMC (2), démarre par 15 jours de cours, suivis par quelques heures le vendredi le reste de l’année, ajoute Michael Mottet. Sur les trois personnes qui ont terminé leur parcours d’un an, nous en avons embauché une en CDI et les deux autres ont retrouvé du travail. » Côté approvisionnement, « nous n’avons eu aucun souci pour trouver des agriculteurs prêts à jouer le jeu. Par exemple, Ghislain Leprince pour les pommes de terre, Thierry Bollart pour les carottes ou Didier Durlin de la coopérative Marché de Phalempin pour les oignons, précise Bertrand Achte. Nous sommes contents de participer à cette filière et de nous engager pour permettre à d’autres de s’en sortir. »
(1) Institut de formation régional des industries alimentaires. (2) Institut des métiers et compétences (groupe Randstad).
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